Apprentissages en pays tranquille. Treize mois, de Mai 2016 à Juin 2017 en Australie et Nouvelle-Zélande.

Derniers instants sur l’île du Sud

Découvrir Farewell Spit et longer la région Tasman à vélo pour rejoindre Picton et le ferry pour l’île du Nord.
31 mars 2017
Farewell Spit, région Tasman sur Île du Sud, Nouvelle-Zélande © Claire Blumenfeld
CARNET

Après ma randonnée sur l’Abel Tasman Track, je continue ma découverte de la région Tasman en allant explorer la Golden Bay. Je fais du stop et rejoins l’endroit à l’aide de plusieurs voitures. La zone s’étend environ du parc national Abel Tasman jusqu’à Farewell Spit. Farewell Spit est une presque île s’enfonçant dans la mer depuis le Cap Farewell. Celui-ci est situé tout au nord de l’île du Sud et ressemble étrangement au long bec d’un kiwi (l’oiseau) lorsqu’on le regarde sur une carte. La presque île est un long banc de sable, abritant plein de colonies d’oiseaux et qui n’est hélas accessible au public seulement via des visites organisées. Le tour coûtant très cher, j’abandonne l’idée.

À la place je pars me balader sur les falaises autour, longeant la cote jusqu’au Cap Farewell pour arriver à Wharariki Beach. Une jolie balade de trois heures avec des passages vraiment proches du bord. Les falaises sont très belles avec de nombreuses arches. Wharariki Beach est une plage réputée pour sa beauté avec ses jolies dunes de sables blanc. Il n’y a pas grand monde. Le temps est couvert et les couleurs sont un peu ternes. Ce qui m’émerveille surtout est la possibilité d’observer des Otaries à fourrure de près ! En effet, dans un coin de la plage, des rochers forment une piscine naturelle où une colonie d’Otaries s’est établie.  En ce moment, c’est l’apprentissage des petits ! C’est extraordinaire de les voir nager, jouer, pousser des cris, se prélasser sur les rochers à quelques mètres des touristes venus les observer. J’aurais pu passer des heures à les regarder tellement ils sont mignons et fascinants. La présence des êtres humains ne semble pas trop le déranger mais je doute que prendre des selfies avec l’animal fasse du bien à la colonie. 

De retour au parking de la plage je déguste un très bon repas au seul petit café du coin. Cela me change des noodles et boites de conserves. Deux magnifiques paons apparaissent, intéressés par les miettes de mon repas. Ils se tiennent à quelques centimètres de moi. J’ai rarement vu ces oiseaux d’aussi près. Ils sont d’un bleu prononcé. Je les observe un long moment puis récupère la route pour revenir en arrière. 

Une voiture me dépose à Collingwood et je campe à Canaan Downs, une vallée dans les collines juste derrière l’Abel Tasman National Park. Le lieu est utilisé pour des festivals et rave-party et des sculptures en bois sont présentes un peu partout. C’est sympathique à part qu’il pleut et que les lieux sont couverts de brouillard. Je suis seule dans la prairie mouillée au milieu de la forêt, entourée de drôles de statues. L’atmosphère fait un peu glauque. Je redescends ensuite à Motueka où j’ai laissé mon vélo plusieurs jours auparavant. De nouveau sur ma monture, je file à Nelson, la grande ville de la région. Il pleut de nouveau. Pour mes derniers jours sur l’île du Sud, le beau temps a décidé de faire faux bond. De Nelson, je prends le bus qui me dépose à Pelorus Bridge où se trouve un DOC campsite. Une jolie rivière à la couleur très sombre fait la renommée du coin. Je campe de nouveau sous le brouillard. J’ai le moral dans les chaussettes. 

Le lendemain, le temps se dégage un peu alors que je pédale à travers les montagnes embrumées pour rejoindre Picton. J’atteins Havelock, un très joli patelin puis prends la Queen Charlotte Drive qui zigzague à travers les collines en bord des petits fjords. C’est très beau et cela me rappelle le Fiordland. À Picton, j’ai droit à un jour de beau temps. Juste de quoi faire quelques petites balades sur les collines environnantes afin d’apprécier la vue sur le Queen Charlotte Sound.

Je quitte l’île du Sud, Mercredi 29 Avril, en prenant le ferry. Après neuf mois passés de ce coté de la Nouvelle-Zélande, je change de nouveau d’île. Retour sur l’île du Nord. Le temps est tout couvert et je me sens un peu triste. Il y a tant de lieux que je n’ai pas pu aller visiter. Tant de randonnées que je n’ai pas faites. Le temps a passé bien trop vite. Le début de la traversée me permet d’apprécier l’étendue des fjords qui constituent la région Marlborough. Après une heure et demie nous atteignons les falaises signalant la fin de l’île. Je la regarde disparaître dans le brouillard avec un petit pincement au coeur. Mon temps sur l’île du Sud est fini. Il y a eu des hauts et des bas mais l’année a défilé sans que je m’en rende compte. Et puis la beauté de l’île est indiscutable. Deux heures plus tard, Wellington apparaît, elle-aussi dans le brouillard. J’ai l’étrange impression de ne l’avoir jamais quitté. J’y ai passé une semaine, neuf mois auparavant et j’ai comme la sensation de rentrer à la maison. Une partie de mon voyage se finit. Une autre commence.

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