CARNET
Durant mes trois jours à Rotorua, j’ai ai profité pour aller visiter Hobbiton, à coté du village de Matamata. Pour tout fan des trilogies Le Seigneur des Anneaux et du Hobbit, Hobbiton est un passage obligé. Étant donné que ce sont les films de Peter Jackson qui m’ont donné envie de visiter la Nouvelle-Zélande, je n’allais pas rater ça (et ce malgré le prix assez conséquent du ticket). Rendez-vous donc à 8h du matin, mardi 14 Juin, devant la boutique officielle Hobbiton à Rotorua. En attendant la navette, j’apprécie les objets dérivés et répliques des films et la superbe statue de Gandalf. (Ohlala, si la pipe de Gandalf était moins cher, elle aurait directement fini dans mes bagages !). J’en profite pour feuilleter un bouquin listant tout les lieux de tournage à travers la Nouvelle-Zélande. Un bus aux couleurs de la Comté (donc à dominances vertes) arrive et le conducteur nous emmène vers le lieu de tournage en nous racontant des anecdotes sur la région pendant le trajet. Après une heure de bus à travers la région Waikato, le village se dévoile enfin au détour de collines vallonnées. Nous récupérons notre guide et la visite commence. Hélas afin d’éviter le vol d’accessoires, Hobbiton ne se visite qu’avec un guide et dans un temps limité. Ce n’est vraiment pas ce que je préfère mais je n’ai pas le choix.
Hobbiton, village des Hobbits se trouve dans la Comté, qui selon les écrits de J.R.R. Tolkien ressemble à l’Angleterre rurale du Moyen Âge. Peter Jackson alors en repérage en 1998 pour le tournage du Seigneur des Anneaux et amoureux de son pays (je le comprends parfaitement), trouve le lieu parfait sur les hectares de la ferme isolée de la famille Alexander à quelques kilomètres de Matamata. Quelques discussions avec les propriétaires et signatures de contrats plus tard et le chantier commence en 1999. Trente-sept trous de Hobbits, la taverne du Dragon Vert ainsi que le pont et le Moulin à Vent sont construits selon les croquis préliminaires. Avec comme mot-clé, “ancienneté”. Comme l’a écrit Tolkien, Hobbiton est supposé avoir des centaines d’années. Tout doit donc apparaître assez vieux. Faux lichen sur les palissades, craquelures dans les poutres… Mais il manque un arbre au-dessus de Cul de sac, la demeure de Bilbo ! Un arbre des environs est alors déraciné et replanté. Mais il ne possède pas assez de feuilles selon la vision de Peter Jackson. Hop hop hop, qu’à cela ne tienne, on commande des feuilles en plastique qui sont ensuite repeintes à la main puis collées sur l’arbre. Tout cela pour un plan de quelques secondes sur l’arbre en question.
La visite se poursuit pleine d’anecdotes très intéressantes sur le souci du détail de Peter Jackson et la volonté de retranscrire dans la réalité la vision de Tolkien. Les questions de perspective sont très importantes, les Hobbits étant beaucoup plus petits que les humains. Il existe donc différentes tailles de trous de hobbits et d’accessoires pour les besoins du tournage. Chaque maison possède sa propre atmosphère et se balader à travers le village et le potager m’émerveille. C’est exactement comme dans les films ! Je suis en train de fouler le sol de la Comté ! Grosse émotion face à la maison de Sam Gamgie et bien sûr devant Cul de sac et sa pancarte devenue célèbre “No admittance except on party business”. Après le tournage de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, Hobbiton est à moitié détruite et laissée à l’abandon. Les accessoires sont rapatriés dans les studios de Wellington et les trous se transforment en abris à moutons ! Heureusement le succès des films entrainent la production de la trilogie du Hobbit et en 2011, Peter Jackson et toute son équipe débarquent de nouveau à Hobbiton. Mais cette fois-ci après le tournage, le plateau est entièrement conservé et les visites touristiques se mettent en place afin de faire découvrir au monde à quoi ressemble un village de hobbits dans la réalité.
Dernière étape de notre parcours, la taverne du Dragon Vert où un verre (alcoolisé ou non) nous attend. En pénétrant à l’intérieur, les images de Pippin, Merry, Sam et Frodo en train de danser sur les tables au début du premier film me reviennent en tête. Hélas il s’en faut déjà retourner au bus, notre temps de visite dans le village étant fini. Je quitte la Comté à reculons. D’autant que le soleil s’est enfin dégagé des nuages pour illuminer les superbes prairies vertes vallonnées sur lesquelles est construite Hobbiton. Retour à Rotorua, avec une furieuse envie de me refaire l’intégralité des films. Par contre je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue de ma visite. Le temps était gris et puis c’est beaucoup trop touristique. Même en hiver, comme aujourd’hui, les groupes s’enchaînent à la vitesse de l’éclair. Ce qui veut dire peu de temps pour flâner dans le village, la course pour tout voir et beaucoup de brouhaha de tous les cotés. L’immersion en fut un peu gâchée et comme il est interdit de pénétrer dans les maisons, je suis repartie avec un sentiment un peu mitigée en pestant contre le prix du ticket. Mais le plaisir d’avoir pu se balader au sein de la Comté me laisse quand même un très beau souvenir.