CARNET
Après quatre jours de randonnées, je quitte Mont Cook et le Glentanner campground pour me rendre au lac Tekapo, un autre immense lac de la région. Comme à l’allée je longe le lac Pukaki et son eau bleue turquoise fabuleuse pendant une trentaine de kilomètres. Ayant récupéré l’intersection avec la route principale, je continue en direction du lac Tekapo. Un petit centre d’information vend des sashimis de saumons au bout du lac. J’en profite pour en acheter malgré le prix et je déjeune à l’extérieur appréciant la vue sur le lac et Mont Cook dans le fond. Le saumon à une chair fondante incroyable. Il vient d’une des nombreuses fermes d’élevage de saumons des alentours.
Je continue ma route en suivant le Lake Tekapo Alternative Route Trail, une section de la piste A2O, Alpes to Ocean, qui relie Mont Cook / Lake Tekapo à Oamaru sur la côte Est de l’île du Sud. La piste longe l’autre coté du lac Pukaki et j’apprécie l’odeur des pins et le chant des cigales dans l’atmopshère chaude de l’après-midi. Montée de deux cents mètres pour atteindre un plateau où se situe le Canal Tekapo qui amène l’eau du lac Tekapo dans le lac Pukaki. Le canal fait partie d’un système de barrages hydroélectriques organisés dans toute la région du bassin Mackenzie. Une ferme élève des saumons dans le canal. Les éleveurs sont en train de nourrir les poissons quand je passe et les mouettes virevoltent dans les airs. Je passe une quarantaine de kilomètres à longer le canal sur une piste presque plate, (alléluia), mais le vent souffle fort. Juste avant Tekapo, je passe une petite centrale hydroélectrique et arrive enfin au village au bout du lac du même nom. Je m’installe au camping du coin, en bordure du lac et passe la soirée à discuter avec deux autres cyclistes.
Le lendemain matin, c’est visite touristique. Vol en petit avion avec Air Safari. Le trajet est sensé survoler le lac Tekapo, les pics de la région dont Mont Cook, les différents glaciers du coin et les glaciers Fox et Franz Joseph situés eux sur la côte Ouest. Depuis Mont Cook, la côte Ouest, que je vais atteindre dans quelques jours, est à vol d’oiseaux, très proche. Seule la haute chaîne de montagnes sépare les deux régions. Mais le temps est couvert avec notamment une mer de nuages au niveau de la côte Ouest et rend l’observation des glaciers Fox et Franz Joseph impossible. Le vol a quand même lieu mais le trajet sera un peu différent. Le pilote propose de m’assoir dans le cockpit à la place du co-pilote, ce que j’accepte avec plaisir. Une quinzaine de passagers prennent place à l’arrière et nous nous envolons. Le lac Tekapo et sa région dévoilent toute leur beauté depuis le ciel. Nous survolons les chaines des montagnes avec quelques turbulences. Le vent souffle fort à l’extérieur. Les glaciers Tasman et Hooker que j’ai visité quelques jours auparavant dévoilent leur taille impressionnante. Nous prenons de la hauteur et Mont Cook apparait enveloppé dans une mer de nuages. Je vois les nuages filer sur sa crête, il doit vraiment faire un vent très très fort. L’avion virevolte autour du sommet, ce qui me tourne un peu sur l’estomac. Du coté de la côte, une mer de nuage s’étale à perte de vue. Au bout de quarante cinq minutes de survol des montagnes, nous repartons en sens inverse pour atterrir une heure plus tard au petit aéroport d’où nous sommes partis. J’ai du mal à croire que le vol est déjà fini, éblouie par ce que je viens de voir. Le mauvais temps et un manque d’explications sur la région de la part du pilote ont un peu gâché l’expérience mais la vue reste très belle.
Je passe une après-midi tranquille au camping, le temps se couvrant doucement. J’attends le soir et une autre visite touristique : la visite de nuit de l’observatoire Mont John pour aller observer les étoiles. La région Mackenzie est un des endroits de la Nouvelle-Zélande où la moins de pollution lumineuse y est la plus faible. Cela en fait le lieu parfait pour observer les étoiles. Pendant mes quelques jours à Mont Cook, j’ai d’ailleurs eu le plaisir de pouvoir contempler un ciel étoilé superbe, avec une très jolie voix lactée. À Tekapo, se trouve Mont John, un mont de 1029 mètres de haut où se trouve un observatoire.
Avant mon rendez-vous avec les étoiles, j’ai rendez-vous avec Hana, une jeune malaysienne que j’ai rencontré cinq mois plus tôt à Te Anau. À l’époque elle travaillait au supermarché du village. Depuis Décembre, elle travaille au supermarché de Tekapo. Je suis tombée sur elle complètement par hasard en faisant quelques courses rapidement hier soir ! Du coup nous nous somme données rendez-vous. Je la rejoins donc après son travail et nous passons quelques heures tranquilles à discuter. Elle partage une maison avec d’autres backpackers travaillant aussi à Tekapo et avec deux moutons vivant dans le jardin de la maison. Hana est très gentille et très impressionnée par ma décision de voyager à vélo. Elle me prépare des pancakes que je dévore avec bonheur. Vient l’heure de l’observation des étoiles mais le temps s’étant couvert, l’observation du ciel n’a pas lieu. C’est la grosse déception. Le tour a quand même lieu mais nous ne visitons que le différents télescopes. Nous avons droit à une présentation multimédia et un chocolat chaud. Pas suffisant pour effacer le goût amer qui me reste sur la langue. Décidément mes activités à Tekapo aurons été un peu ratées.
Le lendemain, je repars sur la route. Il est temps de rejoindre la côte Ouest. Pour cela il faut redescendre jusqu’à Wanaka puis rejoindre Haast sur la côte Ouest. Il n’y a pas d’autre route. Traverser les montagnes est impossible. Je m’essaie au stop avec le vélo. Mais au bout de deux heures d’attente dans le froid et avec la pluie qui arrive, j’abandonne. Je prends le bus qui part à en début d’après-midi de Tekapo et qui m’embarque avec le vélo sans trop de problèmes. Deux heures à peine pour refaire dans le sens inverse tout le trajet que j’ai fait en plusieurs jours. La montée de la Lindis Pass paraît si facile ! Le bus me dépose à Tarras, le minuscule bourg où je me suis déjà arrêté une semaine auparavant pour déjeuner. De là, je pars à vélo pour rejoindre Wanaka. Arrivée à une intersection indiquant dans un sens Wanaka, dans l’autre Lake Hawea, je décide de changer mes plans et me rendre au lac. La bourgade et son lac sont sur une des route menant à Haast, c’est parfait !
Je rejoins le lac, une quinzaine de kilomètres plus loin. Un petit village s’étale le long de ses berges. Je passe la nuit au camping en bordure du lac, ma tente juste au bord de l’eau. La vue absolument est grandiose. Le lendemain, je prends un autre bus qui m’emmène en deux heures à travers les montagnes et les portes de Haast. La route est très montagneuse. J’aurais pu la faire à vélo mais cela m’aurait pris plusieurs jours. En début d’après-midi, la côte Ouest s’offre enfin à moi. Me voila arrivée à Haast. L’odeur de la mer remplie l’atmosphère. Des palmiers et grandes fougères me changent de la végétation des montagnes. La minuscule bourgade semble vivre au ralentie dans la lumière du soleil. Première étape sur la côte : rejoindre Jackson Bay.