C’est les vacances au Gabion ! Après deux semaines de stage la formation se met en pause pour deux semaines. Je rejoins mes parents dans un gîte rural dans les Hautes-Alpes et j’en profite pour aller randonner durant quatre jours dans le parc régional naturel du Queyras. Un nouveau pays des Hautes-Alpes où je ne suis pas encore allée ! C’est un pays de caractère avec ses vallées alpines, ses montagnes de schiste, ses petits villages à l’architecture préservée. Deux heures de route depuis Gap pour s’enfoncer au coeur des montagnes sauvages. Je gare la voiture à l’Échalp au bout d’une des vallées magnifiques du parc pour monter vers le col Agnel. 1200 mètres de montée pour passer le lac Égorgéou, le lac Foréant et le col Vieux. Je bivouac à 2600m juste en dessous du col Agnel qui donne sur l’Italie.
Le deuxième jour, je monte à 3000m puis redescends dans la vallée de Saint Véran, longeant le flanc de la montagne, passant à proximité d’une mine préhistorique de cuivre et admirant le paysage grandiose. Crêtes, mélèze, herbes jaunes et marmottes. Saint Véran est un bijou architectural. C’est un des plus hauts villages de France, à 2050m et les maisons anciennes sont absolument fascinantes. Un étage en pierre sur lequel s’élève deux étages en rondins de mélèze avec des coursives extérieures. Toits en bardeaux et lauzes. Parfaite architecture vernaculaire. C’est plus beau que les très beaux chalets savoyards et ça me rappelle les maisons traditionnelles japonaises. Le village est rempli de touristes. Je prends la navette gratuite et rejoins Aiguilles dans le fond de la vallée. Je bivouac au dessus du village sur d’anciennes terrasses parmi les herbes couleur or.
Troisième jour, je remonte jusqu’à 2800m pour atteindre le lac du Grand Laus et le col du Malrif. La montée est dure mais très belle. C’est plus sauvage que les jours précédents. Des patous délaissent des brebis pour venir quémander des caresses. Je longe des crêtes rocailleuses jouxtant l’Italie où je ne croise absolument personne. Le ciel alterne entre soleil et nuages noirs. Le vent me siffle dans les oreilles. J’aperçois deux chamois. Je redescends 800m dans une petite vallée pentue pour finir vers 21h par trouver enfin le seul endroit plat pour poser la tente. Une grosse journée et mes jambes me le font sentir. Le lendemain je finis ma boucle par l’ascension du Mont Gilly à 2400m puis je redescends dans la vallée au niveau de Ristolas et prends la navette qui me ramène à l’Échalp à peine deux kilomètres plus loin.