Cette question, j’aime la poser aux interlocuteurices qui croisent notre chemin, à nous, compagnon.nes du Vivant, pour compiler une collection de définitions intimes. Lors du CCP d’août j’ai posé la question, tard dans le séjour puisque durant son dernier jour, ce qui m’a permis de recueillir quelques témoignages autour du dernier petidèj que je retranscris ici en y laissant des suspensions pour matérialiser les silences parfois très beaux qui ornaient l’introspection attentive de mes interlocutrices.
Lènehé* nous ouvre un premier faisceau de convergence :
~ C’est tout ce qui compose notre planète jusqu’aux cailloux. Parce que tout est interaction….. C’est l’énergie qui nous traverse tous.
Ce à quoi Sylaem ajoute :
~ C’est trop dur comme question. C’est une question que je me pose presque tous les jours sans trouver de réponse….. C’est un grand tout relié par une conscience universelle.
Abrabra poursuit dans cette notion d’ensemble, d’unité :
~ C’est tout ! Et le détail !
C’est un battement de cœur, une pulsation, une harmonie.
Un équilibre.
Chacun sa vie, son rythme, mais tous ensemble.
Réo, de son cœur de pierre le voit comme :
~ Une des rares choses qui m’émeut. Qui vient me toucher à des cordes qui sont pas touchées par la vie humaine…. Une des choses qui me donne un sentiment d’appartenance…. Plein de mélanges d’émotions.
Et pour finir car le gong a retenti, Rima nous énumère comme un inventaire les fulgurances qui la traversent pour découper la question quand son esprit d’ingénieuse arrive à oublier le tumulte alentour des tasses qui se rangent, des tables qui se débarrassent dans le retard empegué de ce dernier matin, lendemain de célébration :
~ C’est trop dur….
Question de vie et de mort….. De temporalité…. De sensibilité….
De sens.
Question de besoins pour permettre l’éclosion de la vie.
Aussi liée à la question de la diversité…. De constante évolution….
Après une tentative ratée d’hypnose sur mon interlocutrice pour tenter de recadrer la concentration sur ma question et pas le marasme alentour, je lui demande :
Finis juste mon début de phrase « pour moi le vivant c’est… »
Au sortir d’un silence magnifique d’à peine trois secondes où j’ai vu son regard traverser l’espace-temps jusqu’à ses entrailles, « … C’est…. C’est con hein, mais je vois un arbre qui bouge au gré du vent, ça complète pas ta phrase… »
Je rajouterai deux citations de physiciens, dans des disciplines différentes, l’une de David Elbaz qui dit que le Vivant est la plus belle ruse de la lumière. L’autre de Erwin Schrodinger selon qui le Vivant est une réduction locale d’entropie, grâce au flux d’énergie qui le traverse.
*Les prénoms ont été habilement modifiés pour préserver l’anonymat.