6.

Dans l'énergie du feu

Traces compagnonnes

Mois de Juillet et Août.
Apogée de la lumière et de l’énergie solaire.
Solstice d’été, le jour le plus long de l’année.

Mois de Juillet et Août.
Apogée de la lumière et de l’énergie solaire. Solstice d’été, le jour le plus long de l’année.

> Claire

> La fleur de la Permaculture

« Une feuille d’herbe vaut tout autant que la trajectoire des étoiles »

> Richard Powers

Tisser le Réseau

> Claire

Assise au sol sous les grands chênes, je regarde le groupe en pleine réflexion. Nous sommes une trentaine et nous sommes en train de prendre une décision au consentement. Une décision qui va impacter le futur du réseau des Conseiller·ères en Design de Permaculture. Rejoignons-nous, ou pas, l’association des Alvéoles ? On est début Juillet, il fait chaud et on est en pleine rencontre du Réseau des Conseiller·ères. Pendant trois jours, les membres des promos 1 , 2 et 3 (la mienne), qui ont pu faire le déplacement, apprennent à se connaître, à tisser des liens, présentent les actions de l’année écoulée et travaillent à la structuration du réseau. Ce réseau est constitué des stagiaires et mentors de la formation Conseiller·ères en Design qui ont signé la charte. Environ une cinquantaine de personnes actuellement. Le réseau est encore tout jeune, avec à peine 3 ans d’existence et la question de sa structuration est sur toutes les lèvres. 

Rejoindre l’association des Alvéoles, qui est en pleine refonte et qui va désormais fonctionner sous forme de collèges, permettrait au réseau de s’appuyer sur une structure existante pour se développer. Mais il est très important pour le réseau de pouvoir garder son autonomie et ses choix de gouvernance. Ses missions actuelles sont principalement portées sur trois axes : animer des groupes de travail sur des thématiques diverses liées au Design, organiser des voyages apprenants pour visiter des lieux en Permaculture et soutenir l’activité professionnelle des membres du réseau via des projets de Design réalisés en groupe. Avec une volonté de s’ouvrir à l’ensemble des pétales de la fleur de la Permaculture. Une approche qui résonne avec les objectifs de l’association des Alvéoles. 

Je suis très heureuse de participer à ces Rencontres. De m’immerger encore plus dans l’écosystème des Alvéoles. D’avoir un aperçu de ce que pourrait être mon avenir post-formation Conseillère. Quelques jours auparavant j’ai proposé à Antoine et François G. de m’occuper de la coordination du Compagnonnage et d’Erasmus+ pour l’année prochaine. Ils ont été emballés. Mon projet de vie, au Tiers-lieu du Mont Colombis dans les Hautes-Alpes, étant en train de bouger, de se conclure, j’ai décidé de quitter le lieu à la fin de l’année. Les ressentis, si forts, vécus lors du Voyage au Coeur du Vivant, à peine une semaine avant, ont aidé à clarifier beaucoup de choses. Après des mois de doutes, de questionnements, d’essai, de décalage entre ce que je ressens au Tiers-lieu et ce que je ressens aux Alvéoles, j’ai pris la décision de partir et je me sens libérée. Je regarde la cime des arbres, les feuilles qui bougent dans le vent. Les cigales qui chantent tout autour de nous. François G. tend le bras pour m’en montrer une, posée sur un tronc. La décision au consentement prend du temps mais le processus est très intéressant. En fin d’après-midi nous prenons collectivement la décision d’intégrer l’association des Alvéoles. 

Le lendemain, nous passons la matinée à choisir la nouvelle Équipe Coeur du réseau via un processus d’élection sans candidat·e. Quatre personnes qui vont coordonner le réseau. L’équipe Coeur se renouvelle tous les ans, à l’exception d’une personne de l’équipe qui continue une deuxième année afin d’assurer le tuilage. C’est Emmanuelle (promo 1) qui a été choisit de l’ancienne Équipe Coeur pour continuer. Le processus est long de nouveau mais encore une fois très intéressant. Chaque personne choisit trois personnes et doit expliquer à l’ensemble du groupe le pourquoi de ses choix.  Entendre chacun·e s’exprimer sur les compétences et qualités des personnes choisies me fait prendre conscience de la richesse du processus et renforce ma confiance sur le choix des personnes retenues. À ma surprise, mon nom ressort de très nombreuses fois ! La double casquette de Compagnonne Conseillère et mon dynamisme parlent à beaucoup de monde. Ilyès (promo 2) et Eric (mentor de la formation) sont aussi choisis.   

Je me sens flattée par la confiance accordée tout en étant inquiète. Est-ce une bonne idée d’intégrer l’Équipe Coeur alors que le compagnonnage, la formation et la future coordination me prennent / vont me prendre beaucoup de temps. Suis-je en train de me surcharger ? Je mets en pause mon esprit et je sonde à l’intérieur de moi, au fond de mon corps. J’écoute mes ressentis corporels, comment je me sens. Je me sens tendue mais au centre de mon corps c’est calme. C’est même joyeux. Je me sens alignée, en cohérence avec mes choix et mes envies. Alors je dis oui. Oui à l’équipe Coeur. Oui à m’impliquer pleinement dans l’écosystème des Alvéoles. Oui à rejoindre la Drôme et quitter les Hautes-Alpes que j’aime tant. Je quitte un projet en stagnation pour en rejoindre un autre en évolution. Je rejoins Ilyès, Eric, Emmanuelle et le reste du groupe. Et nous célébrons avec joie l’avenir qui se dessine.

Tisser le Réseau

Claire

Assise au sol sous les grands chênes, je regarde le groupe en pleine réflexion. Nous sommes une trentaine et nous sommes en train de prendre une décision au consentement. Une décision qui va impacter le futur du réseau des Conseiller·ères en Design de Permaculture. Rejoignons-nous, ou pas, l’association des Alvéoles ? On est début Juillet, il fait chaud et on est en pleine rencontre du Réseau des Conseiller·ères. Pendant trois jours, les membres des promos 1 , 2 et 3 (la mienne), qui ont pu faire le déplacement, apprennent à se connaître, à tisser des liens, présentent les actions de l’année écoulée et travaillent à la structuration du réseau. Ce réseau est constitué des stagiaires et mentors de la formation Conseiller·ères en Design qui ont signé la charte. Environ une cinquantaine de personnes actuellement. Le réseau est encore tout jeune, avec à peine 3 ans d’existence et la question de sa structuration est sur toutes les lèvres. 

Rejoindre l’association des Alvéoles, qui est en pleine refonte et qui va désormais fonctionner sous forme de collèges, permettrait au réseau de s’appuyer sur une structure existante pour se développer. Mais il est très important pour le réseau de pouvoir garder son autonomie et ses choix de gouvernance. Ses missions actuelles sont principalement portées sur trois axes : animer des groupes de travail sur des thématiques diverses liées au Design, organiser des voyages apprenants pour visiter des lieux en Permaculture et soutenir l’activité professionnelle des membres du réseau via des projets de Design réalisés en groupe. Avec une volonté de s’ouvrir à l’ensemble des pétales de la fleur de la Permaculture. Une approche qui résonne avec les objectifs de l’association des Alvéoles. 

Je suis très heureuse de participer à ces Rencontres. De m’immerger encore plus dans l’écosystème des Alvéoles. D’avoir un aperçu de ce que pourrait être mon avenir post-formation Conseillère. Quelques jours auparavant j’ai proposé à Antoine et François G. de m’occuper de la coordination du Compagnonnage et d’Erasmus+ pour l’année prochaine. Ils ont été emballés. Mon projet de vie, au Tiers-lieu du Mont Colombis dans les Hautes-Alpes, étant en train de bouger, de se conclure, j’ai décidé de quitter le lieu à la fin de l’année. Les ressentis, si forts, vécus lors du Voyage au Coeur du Vivant, à peine une semaine avant, ont aidé à clarifier beaucoup de choses. Après des mois de doutes, de questionnements, d’essai, de décalage entre ce que je ressens au Tiers-lieu et ce que je ressens aux Alvéoles, j’ai pris la décision de partir et je me sens libérée. Je regarde la cime des arbres, les feuilles qui bougent dans le vent. Les cigales qui chantent tout autour de nous. François G. tend le bras pour m’en montrer une, posée sur un tronc. La décision au consentement prend du temps mais le processus est très intéressant. En fin d’après-midi nous prenons collectivement la décision d’intégrer l’association des Alvéoles. 

Le lendemain, nous passons la matinée à choisir la nouvelle Équipe Coeur du réseau via un processus d’élection sans candidat·e. Quatre personnes qui vont coordonner le réseau. L’équipe Coeur se renouvelle tous les ans, à l’exception d’une personne de l’équipe qui continue une deuxième année afin d’assurer le tuilage. C’est Emmanuelle (promo 1) qui a été choisit de l’ancienne Équipe Coeur pour continuer. Le processus est long de nouveau mais encore une fois très intéressant. Chaque personne choisit trois personnes et doit expliquer à l’ensemble du groupe le pourquoi de ses choix.  Entendre chacun·e s’exprimer sur les compétences et qualités des personnes choisies me fait prendre conscience de la richesse du processus et renforce ma confiance sur le choix des personnes retenues. À ma surprise, mon nom ressort de très nombreuses fois ! La double casquette de Compagnonne Conseillère et mon dynamisme parlent à beaucoup de monde. Ilyès (promo 2) et Eric (mentor de la formation) sont aussi choisis.   

Je me sens flattée par la confiance accordée tout en étant inquiète. Est-ce une bonne idée d’intégrer l’Équipe Coeur alors que le compagnonnage, la formation et la future coordination me prennent / vont me prendre beaucoup de temps. Suis-je en train de me surcharger ? Je mets en pause mon esprit et je sonde à l’intérieur de moi, au fond de mon corps. J’écoute mes ressentis corporels, comment je me sens. Je me sens tendue mais au centre de mon corps c’est calme. C’est même joyeux. Je me sens alignée, en cohérence avec mes choix et mes envies. Alors je dis oui. Oui à l’équipe Coeur. Oui à m’impliquer pleinement dans l’écosystème des Alvéoles. Oui à rejoindre la Drôme et quitter les Hautes-Alpes que j’aime tant. Je quitte un projet en stagnation pour en rejoindre un autre en évolution. Je rejoins Ilyès, Eric et Emmanuelle et le reste du groupe. Et nous célébrons avec joie l’avenir qui se dessine.

La fleur de la Permaculture

« Une feuille d’herbe vaut tout autant que la trajectoire des étoiles »

> Richard Powers

> Claire

Convergence

> Claire

Cet été, pas de compagnonnage. Mais du temps aux Alvéoles quand même. Une semaine après les Rencontres du réseau des Conseiller·ères, me voici de retour aux Alvéoles pour le CCP, Cours de Conception en Permaculture de Juillet. Douze jours en posture d’assistante, à offrir soin à la membrane du groupe et à animer des temps de chantiers matinaux. Je suis en joie à l’idée de re-participer à un CCP. Il y a presque un an, en Août 2024, je faisais le CCP aux Alvéoles. Un moment très fort qui a orienté tout mon avenir et qui a fait que je suis en compagnonnage et en formation cette année. Mais cette année, je ne suis pas dans la même posture. Je suis dans une posture d’encadrement et de facilitation. Vingt-neuf stagiaires, Aurélia, Marine, Perrine et Antoine à la pédagogie, Esmée, François P. et moi à la membrane. Pour vivre / faire vivre une aventure humaine, une immersion sylvestre, un séjour apprenant. 
 
Esmée tient une petite branche sur laquelle se trouve un magnifique Lucane cerf-volant. Le scarabée ne bouge pas alors que je le photographie. À la queue leu leu nous marchons dans le synclinal du Saint Pancrace. Chacun de nos pas (environ 1 m) représente 1 million d’années. Nous sommes en pleine Marche du Temps Profond et Antoine nous conte les moments clés de l’évolution de la Terre et de la Vie. L’apparition des premières cellules, des végétaux, des animaux, les glaciations, les cycles d’extinctions de masse et de renouveau de la Vie. J’aime beaucoup ce moment, cette balade à travers le temps qui nous permet collectivement de se rendre compte de l’interconnexion de toute forme de vie. De l’infime goutte d’eau dans l’évolution de la Terre qu’est l’histoire de l’humanité. Et de la démesure de son impact. Nous marchons l’histoire de la planète, 4,6km pour 4,6 milliards d’années. Ancrer dans mon corps, dans mes pas, le temps long, la vie de multiples autres formes de vie avant l’humain·e. Ancrer dans mon corps les grands bouleversements. Ancrer dans mon corps, l’extinction de masse en cours, l’impact que le peuple-humain·e est en train de causer sur les écosystèmes.
 
Après la Marche, nous rentrons tranquillement aux Alvéoles par les crêtes du Saint Pancrace. Depuis le haut, on distingue les plateaux du Vercors, le massif du Glandasse, le synclinal de Saou et la vallée de la Sye en contrebas. Nous observons. Lire, ressentir le paysage pour comprendre les dynamiques évolutives du milieu. Pour comprendre la circulation de l’eau ou le déplacement des arbres. Pour noter les corridors écologiques interrompus, l’impact de la sécheresse, les routes bitumées qui fracturent le paysage. Sous le soleil de plomb, je me sens remplie d’une énergie vivante. L’énergie du feu, l’énergie de la guerrière, de l’éclaireuse, de l’élan du changement. J’ai l’impression de sentir converger à l’intérieur de mon corps, à l’intérieur de mon centre, un bouillonnement de vie, qui monte de mes pieds en contact avec le sol, jusque dans mes tripes et submerge mon esprit. Un bouillonnement de vie issu du corps-planète qui m’urge à tracer de nouvelles voies. 
 
Au fur et à mesure des jours qui se déroulent, je regarde avec bonheur le groupe se créer, les échanges se faire, les designs se dessiner. Je discute compagnonnage, plusieurs sont intéressés pour 2026 ! Esmée et François P. font un atelier sur la LiFoFer. Marine parle de la Communication Vivante. Antoine et François G. creusent des mares à la pelleteuse. Perrine récolte des graines au potager. Aurélia propose un atelier facilitation graphique. Ben nous parle outils paysans. On se baigne dans la Drôme pour échapper aux fortes chaleurs. On profite des guinguettes estivales, la Poule à facettes, le marché du Tiroir à Suze, etc. On discute Permaculture, régénération des milieux, changements sociétaux et avoir des enfants dans un monde en bouleversement. Je regarde les visages changer, les regards se transformer, les imaginaires s’ouvrir. 
 
 Au milieu du chaos qu’est devenu la zone humide, trois petites grenouilles observent Antoine, Aurélia et moi en train de remplir des gabions de pierres. Le terrain des Alvéoles est en plein chamboulement : plusieurs mares sont apparues dans la zone humide, l’entrée de la forêt s’est transformée en un nouvel emplacement pour la tente de formation et il y a des gros tas de pierres un peu partout. J’observe. Je ressens. Je sens le lien qui se crée entre nous, humain.es, et avec le milieu en transformation. Je me sens en destructuration et en restructuration en même temps. Je me plonge dans le regard d’une des petites grenouilles. Dans une immensité tranquille. Comment l’oeil de la grenouille perçoit-il le monde ? Comment ressent-elle le bouleversement ? Une volée de papillons bleus se pose pour butiner l’eau remplie de boue au fond de la nouvelle mare. Une métaphore de ce CCP. Comme une vague d’énergie qui relance de nouveaux débuts.
 

> Claire

> Claire

Ingestion

> Tentaculoutre

Ce midi, à l’issue de la Marche du Temps Profond, sous un sommet du synclinal du Saint Pancrace, j’ai vu une couleuvre avaler une taupe.

J’ai vu un transfert d’énergie s’opérer lentement d’un corps dans un autre.

J’ai vu une forme hybride dont une partie sinueuse verte et jaune couverte d’écailles ondulait en de lents spasmes tandis que l’autre partie, raide et vêtue d’un duvet noir semblait la compléter de ses deux mains griffues écartées vers l’avant.

La jonction des corps était camouflée sous trois arceaux de ce tube musculeux. Toujours jaune et vert comme une bouée d’intimité parcourue d’une houle intérieure.

Ce qui m’ a étonné c’est qu’au cours de cette marche j’ai vu par deux fois les cadavres récents d’une taupe, avec toujours autour une clairsemée de graines qui ressemblaient vaguement à des graines d’arums.

Nous avons laissé l’intimité de ce couple éphémère et quand nous sommes repassés une dizaine de minutes plus tard, l’être hybride avait disparu.

> Tentaculoutre

> Tentaculoutre

Pac-man

> Tentaculoutre

Durant le CCP du mois d’Août j’ai joué à Pacman.

C’est un jeu pour s’exercer à trouver des stratégies de coordination de groupe. Pas forcément de coopération. Il y a autant de chaises que de participant.es réparties aléatoirement dans l’espace de jeu, en position comme en orientation.

Tout le monde s’assoit, sauf un.e, qui est le Pacman. Curieux comme ce nom s’inspire d’une égérie videoludique de 1980. Pacman doit alors rejoindre la chaise libre en avançant à une allure constante. Il a un algorithme : Chaise vide la plus proche = go. Les autres joueuses doivent l’empêcher d’atteindre son but. Pour ça, iels n’ont droit à aucune entrave ni action sur Pacman, iels doivent se lever de leur chaise pour aller s’asseoir sur celle que convoitait l’algo. Laissant ainsi une deuxième chaise libre qu’opinément un.e autre joueureuse viendra remplir, laissant vaquer perpétuellement Pacman d’un espoir de chaise vide à une autre.

Seul contre tou.tes ? Ou tou.tes les autres en liberté de se coordonner, ou pas, contre un seul, programmé, qui ne demande qu’à s’asseoir pour accomplir son programme ? Ou alors tou.tes ensemble pour maintenir le système en mouvement pour ne pas qu’il s’arrête comme si arrêt = mort = fin de partie = reset ?

Dans le jeu vidéo de 1980, l’algo est le « tou.tes », la liberté de mouvement va au joueur seul, représentatif des décennies suivantes.

Somme toute, si l’on exclue les émotions et la frénésie d’envie de jouer, le jeu est hyper simple. Il suffit que la personne la plus éloignée de la chaise vide attende le laps de temps suffisant pour se lever et doubler Pacman in extremis tandis que tou.tes les autres regardent cet élastique incessant. Le groupe du centre ne bougera jamais. Il pourrait même n’y en avoir que deux aux extrémités qui jouent au ping-pong au travers d’un ballet de têtes assises qui ondulent. Comme un Roland – Garros où le public serait descendu sur le court pour voir le match. Tout le monde s’ennuie et le jeu est nul. Comme à Roland.

Une petite subtilité est ajoutée : dès qun.e joueureuse a levé ses fesses iel ne peut pas se rasseoir sur la même chaise. Ce qui fait qu’en réalité ça ressemble plus à une volée de pintades à qui on a jeté du grain. C’est inefficient au possible mais c’est rigolo à observer, un peu. Je dis observer parce que pour ma part je n’ai pas eu l’occasion d’envisager de me lever. D’abord l’esprit occupé par l’efficacité d’attendre que Pacman ait parcouru la moitié de son parcours. Et à chaque partie il n’a pas eu l’occasion de traverser une fois le cercle qu’il se retrouvait assis avec cinq personnes debout qui cherchaient une chaise pour s’asseoir autre que celle dont iels se levaient. Ou celle qu’iels visaient en se levant et qui s’est retrouvée trop vite occupée.

Finalement c’est un jeu où soit l’on accepte de gagner pour un moindre intérêt ludique peu partagé. Soit on choisit de s’amuser de manière impulsive et les actes les plus compulsifs entraînent la victoire de Pacman, la fin de la partie et le reset du système pour démarrer une nouvelle partie.

Je crois que ce qui m’intéresse c’est de réussir à faire en sorte que le système, les règles, bouge, glisse, évolué par ses participant.es pour que tout le monde s’amuse sans que personne ne gagne, pour que la partie demeure toujours en mouvement. 

> Tentaculoutre

We belong to the Earth

> Claire

Instants sonores du Cours de Conception en Permaculture de Juillet. Théorie du zonage, histoires de design, positionnement des éléments dans l’espace, chanter la Terre à plusieurs voix.  

C’est quoi le Vivant ?

> Tentaculoutre

Cette question, j’aime la poser aux interlocuteurices qui croisent notre chemin, à nous, compagnon.nes du Vivant, pour compiler une collection de définitions intimes. Lors du CCP d’août j’ai posé la question, tard dans le séjour puisque durant son dernier jour, ce qui m’a permis de recueillir quelques témoignages autour du dernier petidèj que je retranscris ici en y laissant des suspensions pour matérialiser les silences parfois très beaux qui ornaient l’introspection attentive de mes interlocutrices.

Lènehé* nous ouvre un premier faisceau de convergence :

~ C’est tout ce qui compose notre planète jusqu’aux cailloux. Parce que tout est interaction….. C’est l’énergie qui nous traverse tous.

Ce à quoi Sylaem ajoute :

~ C’est trop dur comme question. C’est une question que je me pose presque tous les jours sans trouver de réponse….. C’est un grand tout relié par une conscience universelle.

Abrabra poursuit dans cette notion d’ensemble, d’unité :

~ C’est tout ! Et le détail !

C’est un battement de cœur, une pulsation, une harmonie.
Un équilibre.
Chacun sa vie, son rythme, mais tous ensemble.

Réo, de son cœur de pierre le voit comme :

~ Une des rares choses qui m’émeut. Qui vient me toucher à des cordes qui sont pas touchées par la vie humaine…. Une des choses qui me donne un sentiment d’appartenance…. Plein de mélanges d’émotions.

Et pour finir car le gong a retenti, Rima nous énumère comme un inventaire les fulgurances qui la traversent pour découper la question quand son esprit d’ingénieuse arrive à oublier le tumulte alentour des tasses qui se rangent, des tables qui se débarrassent dans le retard empegué de ce dernier matin, lendemain de célébration :

~ C’est trop dur….

Question de vie et de mort….. De temporalité…. De sensibilité….
De sens.
Question de besoins pour permettre l’éclosion de la vie.
Aussi liée à la question de la diversité…. De constante évolution….

Après une tentative ratée d’hypnose sur mon interlocutrice pour tenter de recadrer la concentration sur ma question et pas le marasme alentour, je lui demande :

Finis juste mon début de phrase « pour moi le vivant c’est… »

Au sortir d’un silence magnifique d’à peine trois secondes où j’ai vu son regard traverser l’espace-temps jusqu’à ses entrailles, « … C’est…. C’est con hein, mais je vois un arbre qui bouge au gré du vent, ça complète pas ta phrase… »

Je rajouterai deux citations de physiciens, dans des disciplines différentes, l’une de David Elbaz qui dit que le Vivant est la plus belle ruse de la lumière. L’autre de Erwin Schrodinger selon qui le Vivant est une réduction locale d’entropie, grâce au flux d’énergie qui le traverse.

*Les prénoms ont été habilement modifiés pour préserver l’anonymat.

> Tentaculoutre

« La friction avec la vie fournit un champ de subjectivité qui prépare la personne à n’importe quelle tâche. Au lieu de modeler quelqu’un pour qu’il devienne quelque chose, nous devrions chercher à offrir des expériences qui forment des personnes à être capable de réaliser tout ce qui est nécessaire dans la vie.”« 

> Extrait de « Futur Ancestral » de Ailton Krenak

Espiègleries

> Claire

L’été touche à sa fin. Le mois d’Août m’a laissé fatiguée et pensive. J’ai alterné entre des temps chez moi à travailler sur des projets professionnels et à l’organisation de la coordination du compagnonnage. Beaucoup d’ordinateur, en intérieur. Et deux stages. Un avec La Rencontre des Rêves axé sur l’immersion en forêt et la vie en tribu. Et un autre fin Août avec Troisième Option, axé sur la connexion nature, le modèle 8 Shields et le mentorat. Globalement intéressant mais moins enrichissant que ce que j’attendais. J’ai beaucoup apprécié les moments liés aux contes, aux chants, au pistage, à l’improvisation musicale et au mentorat mais je me suis sentie en décalage. Après le Voyage au Coeur du Vivant en Juin, dur de faire mieux. J’ai néanmoins apprécié sortir des Alvéoles et avoir un autre point de vue. De me rendre compte de la qualité des formations et stages proposés aux Alvéoles, du soin mis à l’accueil et à la membrane de sécurité et de l’importance d’avoir des formateur·rices souriant·es et abordables. 

Je retrouve Les Alvéoles avec joie la dernière semaine d’Août pour le module 4 de la formation Conseiller·ère en Design de Permaculture. Dès que je remets les pieds sur le lieu, au milieu des fruitiers, des baissières, des serres, du peuple-végétal qui colonise les espaces, je me sens en joie. Je sens mon coté espiègle, rieur revenir au galop. Alors je passe les quatre jours du module à m’amuser avec l’ensemble du groupe. Les yeux fermés on se hume les l’un·e les autres. On sent l’odeur de différents échantillons de terre. On se soutient. On travaille en groupe jusqu’à tard le soir pour finir notre dossier de présentation de pré-design de l’Aub’ascule (projet que l’on accompagne depuis le module 1). On écrit des histoires. On présente nos design aux porteur·ses du projet. On joue. On sieste dans les herbes. On parle calendrier du sol. On se fait des câlins. On échange des regards complices. On se concentre sur un rapport sensible au Vivant. On mange avec délice la très bonne cuisine de Joseph. On picnic au bord de la Drôme. On chante, on danse et on improvise. On se co-écoute sur nos design de vie. On échange avec douceur sur des projets pros lors d’une session de CoDev. On parle brigade d’intervention végétale. Et on rigole beaucoup. Quel joie ce module ! Quel joie de se sentir à sa place, heureuse, avec une famille de plus en plus unie. De se fondre dans un corps-collectif qui pulse à l’unisson. 

Je discute aussi avec Antoine, François G. et Guillaume de la coordination du compagnonnage et de la validation de mon intégration dans l’équipe, tout en se baladant sur les flancs du Saint Pancrace. Comment faire réunion autrement qu’assis autour d’une table. Cela me plaît beaucoup. J’aime la dynamique qui se dégage de notre petit groupe et le lien de confiance en train de se tisser. L’été touche à sa fin et je sens l’odeur de l’automne dans l’air. L’élan de reprise après la pause estivale. J’ai hâte de reprendre le compagnonnage le 15 Septembre et de continuer l’aventure. De continuer d’expérimenter ensemble notre rapport au Vivant. 

évènement

Le groupe Tu rri cules issu de la promo 3 des Conseiller·ères en Design de Permaculture sort son premier EP ! 

Test bêche

En avant-première, écoutez les extraits des morceaux enregistrés lors d’une jam-session aux Alvéoles pendant le module 4 de la formation en Août 2025. 

#1 · Conseiller·ères sous les cocotiers

#2 · Petits pois par petits pas

#3 · J'ai des petits problèmes dans ma plantation

#4 · Le chant des batraciens

#5 · On veut des vers de terre

Tu rri cules se veut être un groupe espiègle, inclusif et syntropisant, investi de la mission d’aller porter les chants de la Permaculture à travers le monde ! N’hésitez pas à nous soutenir dans notre future carrière musicale !

Objectif hiver 2025
Tournée low tech à vélo à travers la Drôme. Avec une première date envisagée : le 8 Novembre 2025 aux Alvéoles ! 

Création des contenus
Les Traces Compagnonnes est un projet de carnet de bord à double regard réalisé par Claire Blumenfeld et Tentaculoutre.
Dans le cadre du programme Les Compagnon·nes du Vivant
Sur le site des Alvéoles, 26400 Cobonne 
 
Copyright © 2025
Tous droits réservés
Merci de ne pas utiliser les contenus sans autorisations

Février 2025

Immersion et début du compagnonnage aux Alvéoles. 

Mars 2025

Entre l’Hiver et le Printemps. Entre questionnements et ressentis.

Avril 2025

Être en recherche d’un rapport corporel sensible au Vivant et faire du vide pour retrouver du sens.

Mai 2025

Relations sensibles, expériences immersives, séjour Erasmus+, parler d’autres langages.

Juin 2025

Voyager au coeur du Vivant, être aligné·e, échanger sur des designs et vibrer intensément.

Juillet et Août 2025

Faire le plein d’échanges avec le Réseau Conseiller·ères et les CCP, s’investir dans l’écosystème Alvéoles, ressentir le Vivant et pondre une surprise musicale !
Création des contenus
Les Traces Compagnonnes est un projet de carnet de bord à double regard réalisé par Claire Blumenfeld et Tentaculoutre.
Dans le cadre du programme Les Compagnon·nes du Vivant
Sur le site des Alvéoles, 26400 Cobonne.
 
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