Entre traditions et modernité. Voyage au Japon de Novembre 2015 à Avril 2016.

Rendez-vous avec le soleil à Kôchi

Retour du soleil et balades tranquilles dans la ville côtière de Kôchi.
5 décembre 2015
Kôchi, Shikoku, Japon © Claire Blumenfeld
CARNET

Lundi 30 Novembre, je quitte Oboke et la Vallée de l’Iya vers 10h. Après une bonne heure de train me voici arrivée à Kôchi dans le sud de l’île de Shikoku. Il fait un temps magnifique. Étant trop tôt pour avoir accès à ma chambre, je laisse mon sac à la bagagerie de l’hôtel et pars visiter la ville. À première vue Kôchi ressemble beaucoup à Tokushima (d’un point de vue architectural) mais on y sent une ambiance “plus du sud”. Située sur le delta de la rivière Kagami (qui signifie “Miroir”, l’eau de la rivière étant particulièrement pure), Kôchi a vu naître un certain nombre de samuraïs et daimyo qui sont rentrés dans l’histoire et dont on peut voir les statues un peu partout. La ville est également le lieu de naissance d’Anpanman, personnage créé par Takashi Yanase en 1969 et dont la série télévisée animée connait toujours énormément de succès.

“La tête d’Anpanman est un petit pain, appelé anpan (アンパン) fourré à l’anko, une pâte de haricots rouges sucrée servant de base à la confiserie traditionnelle japonaise. Le personnage originel se sacrifiait pour nourrir les gens affamés. Tous ses compagnons ont de même une tête comestible associée à leur nom.”

Source : Wikipédia

Apparement la ville doit également avoir pour emblème le coq, puisque je vois des petites statues et dessins de coqs et poules un peu partout. Il y a même un sanctuaire qui me semble leur être dédié avec pleins de coqs en liberté. Je mets le cap sur château de Kôchi : le Kôchi-jô. Il fait partie des rares châteaux possèdant encore son tenshu-kaku (donjon) d’origine et mesurant 18,5 mètres de haut. Il fut construit au début du 17ème siècle par Yamanouchi Katsutoyo lors du règne des Tokugawa. Il ne fut jamais attaqué. Le château est absolument magnifique. De nombreux bâtiments entourent a bâtisse qui surplombe Kôchi sur une petite colline. La visite de l’intérieur me ravit puisqu’au contraire du château de Hiwasa, l’intérieur est toujours intact : salles traditionnelles en tatamis, parquets en bois, portes coulissantes… Des objets de l’époque sont entreposés dans de petites salles : on peut y voir les kimonos portés par les samouraïs de l’époque (notamment celui de Yamanouchi Katsutoyo), de superbes sculptures sur bois, des poteries et un vieux norimono (palanquin japonais). L’ascension du donjon (à l’aide d’escaliers sacrément raides) permet d’observer différentes maquettes et mises en scène de la vie à l’époque. Au dernier étage la vue sur la ville baignée de soleil s’offre à moi. Je reste en haut un long moment à profiter du soleil et de l’ambiance paisible.

Pour cette deuxième journée à Kôchi, le soleil est toujours là. Ayant décidé d’aller voir les environs, je passe à la gare de Kôchi acheter un ticket de bus valable toute la journée. Deux jeunes hommes sont habillés en costumes de samouraïs et invitent les gens à rentrer visiter des plateaux de tournage se trouvant juste à coté où de nombreux dramas (série télévisée) sont produits. En regardant les posters des dramas, je me rends compte que les deux jeunes hommes sont en fait les acteurs des séries ! L’un des deux, très sympathique me demande ce que je vais voir et me ramène un petit guide en anglais avec des explications.

Première étape du parcours : Le parc Godaisan à quelque kilomètres à l’est du centre de Kôchi, situé en haut d’une colline et qui permet d’avoir un joli point de vue sur Kôchi en contrebas. Je continue à pied pour rejoindre le temple Chikurin-ji situé à quelques minutes de marche. Le lieu est d’un calme, c’est parfaitement reposant. Les oiseaux font entendre leur gazouilli de tous les côtés et les arbres exposent leurs jolies couleurs d’automne. Les alentours du temple sont remplis de tombes. Je déambule un moment entre elles, me laissant envahir par un sentiment de paix absolu. 

Le temple Chikurin-ji est le 31ème temple du pèlerinage des 88 temples de Shikoku. Il fut édifié en 1644. Le temple est composé d’une pagode à cinq étages, d’un Monjudo (hall principal) dédié au Bodhisattva Monju Bosatsu, du Daishi-do Hall dédié à Kobo Daishi (à l’origine du pèlerinage), d’une ancienne guesthouse, de jardins aménagés (dans un style japonais) et d’un Pavillon du Trésor dans lequel se trouve une vingtaine de sculptures bouddhiques datant de l’époque de Heian et de Kamakura. La pagode est très belle mais c’est le Monjudo qui retient particulièrement mon attention. La structure est particulièrement belle et des bandes de tissus colorées sont accrochées au plafond. La visite de la guesthouse est intéressante puisqu’une famille est en train d’y préparer un mariage japonais traditionnel. Je vois passer la mariée vêtue d’un kimono entièrement blanc avec une grande coiffe sur la tête.

Je ensuite le Jardin botanique Makino. Celui-ci abrite une serre tropicale qui contient un nombre impressionnant d’Orchidées toutes plus belles les unes que les autres. Au cours de ma balade dans le reste du parc botanique, je tombe sur une petite belette qui se laisse photographier avant de détaler trouver refuge dans son terrier. Cela faisait bien longtemps que je n’en avais pas vu ! Le parc est lui aussi extrêmement calme et malgré le manque de fleurs il reste magnifique. Je ne sais pas si c’est le soleil qui fait ça, mais je trouve Kôchi et ses environs particulièrement beaux et agréables !

Repas dans le parc puis direction la plage de Katsurahama à treize kilomètres au sud du centre de Kôchi. Trente minutes de trajet en bus plus tard et me voila arrivée devant le musée-mémorial Sakamoto Ryôma situé sur la colline qui surplombe la plage. Héros local, Sakamoto Ryôma est un samouraï politicien qui joua un rôle clé dans la Restauration de Meiji puisqu’il parvint à réconcilier les clans Satsuma et Chôshû ce qui aboutit à la chute du shogunat des Tokugawa.

Je descends tranquillement parmi les pins pour atteindre la plage. Un petit aquarium un peu tristounet diffuse des musiques connues pour attirer les visiteurs. Je passe voir le petit sanctuaire Ryou situé sur un rocher qui s’enfonce dans la mer. C’est la fin de l’après-midi, la lumière est très belle. Je longe la plage, pour m’assoir sur une petite digue faite de rochers pendant plusieurs minutes afin d’apprécier l’atmosphère marine et la tranquillité du soir qui arrive. Le retour en bus vers Kôchi prend une petite heure durant laquelle je m’abandonne aux bras de Morphée. Je déambule encore un peu dans le centre ville de Kôchi où je tombe sur une horloge qui s’anime toutes les heures. Cela tombe bien il est 18h précises. Carillon, musique et apparition de lieux touristiques et personnages célèbres. Le petit spectacle est très sympathique.

Je m’en retourne ensuite à l’hôtel. Cette visite de Kôchi fut très satisfaisante. J’aurais bien aimé rester quelques jours de plus. Mais demain une longue journée de trajet m’attend : je prends le bus dans la matinée pour rejoindre Matsuyama située dans le nord-ouest de Shikoku d’où je prends un ferry dans l’après-midi pour rejoindre Hiroshima.

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