Entre traditions et modernité. Voyage au Japon de Novembre 2015 à Avril 2016.

Rencontre avec Polina

Découvrez Polina et sa famille, une jeune russe travaillant à TYK que j’ai rencontré une quinzaine de jours avant la fin de mon séjour à Tajimi.
14 avril 2016
Kachigawa, Honshu, Japon © Claire Blumenfeld
CARNET

Lors de mon avant-dernière semaine à TYK, j’ai travaillé dans l’équipe Alpha qui travaille à l’usine Ôbata et non au centre R&D. Du coup, les midis je mangeais au réfectoire de l’usine (plus gros et plus de choix). C’est là que j’ai rencontré Polina, une jeune russe de 29 ans originaire de Krasnoyarsk en Sibérie ! Elle s’occupe des ventes du département international de TYK depuis 2011. Polina a étudié la linguistique à l’Université Fédérale de Sibérie. Japonais et Anglais pendant cinq ans. À 21 ans elle est venu découvrir le Japon en homestay pour finalement un an plus tard continuer ses études à l’université de Nagoya pendant deux ans. C’est durant cette période qu’elle à rencontré son futur mari, Kentaro. Polina vit aujourd’hui avec son mari et son fils à Kachigawa, une ville à vingt minutes de train de Tajimi. Les mascottes de la ville sont trois espèces de cactus un peu étranges.

Le fils de Polina, Mihei est un petit bout de chou tout mignon de trois ans, mélange de sa maman russe et de son papa japonais. Durant un de mes derniers weekend, je suis venue passer une soirée et nuit chez Polina à Kachigawa. Elle m’a montré le centre de la ville, petite rue commerçante à l’ambiance tranquille. Dans un toute petite allée parallèle à la rue commerçante se trouve une gigantesque statue de Kôbô Daichi (surnommé Kûkai) ! Il est le fondateur de l’école bouddhiste Shingon dont je vous ai déjà parlé lors de mes excursions sur l’île de Shikoku en Novembre dernier. Trouver une statue de lui de cette taille à Kachigawa est un peu curieux, la ville n’ayant à priori rien de spécial, mais le rayonnement de Kûkai au Japon est tellement important que cela ne m’étonne qu’à moitié.

Polina a eut Mihei à l’âge de 25 ans. Ils s’entendent très bien et échangent en mélange de russe et de japonais. À la nurserie, Mihei parle en japonais. Mais comme Polina veut qu’il apprenne le russe, elle lui parle en russe à la maison. Pour l’instant Mihei comprend le russe mais ne le parle pas encore. Polina et sa famille habitent dans un appartement de style japonais moderne dans le centre de Kachigawa. Le grand immeuble dans lequel ils vivent porte le nom de « Château » (en français). La vue sur la ville et les premiers quartiers de Nagoya (dans le fond) est impressionnante surtout de nuit.

Il est temps de préparer le repas ! Okonomiyaki fait maison sont au menu ! Polina prépare le mélange et les légumes, Mihei accroché à son cou, voulant absolument aider. Il est six heures passées, le petit commence à avoir faim. Pour le calmer, Polina allume la télévision et sort les jouets. Mihei aime beaucoup les séries télévisées Super sentai (séries de super-héros japonais) et surtout Doraemon (sorte de petit chat bleu culte au Japon). Je le regarde, amusée et impressionnée, reproduire les chorégraphies des génériques.

Polina prépare d’une main de maître les Okonomiyaki. Les Okonomiyaki sont un plat japonais composé d’une pâte dans laquelle se trouve différents ingrédients coupés en petit bouts, le tout cuit sur une plaque chauffante. Les nôtres sont faites à base de légumes et de morceaux de viande. Une fois cuite, les Okonomiyaki sont agrémentées d’une jolie couche de mayonnaise et de sauce Okonomi ainsi que d’une petite garniture verte au goût d’algue. Le repas est un délice ! Thé, salade, soupe à l’aubergine, riz, Okonomiyaki et glace en dessert !

Kentaro rentre du travail et je fais connaissance avec un monsieur très sympathique ayant pas mal voyagé à l’étranger pendant sa jeunesse. Polina et Kentaro s’entendent très bien et l’harmonie de leur famille fait plaisir à voir. Kentaro est opérateur au sein d’une compagnie d’ingénierie travaillant à l’intérieur de Mitsubishi Heavy Industry, située juste à coté de Nagoya. Mitsubishi Heavy Industry est l’une des usines principales dans l’industrie aéronautique nippone et le principal constructeur spatial japonais.

Après le repas, ils me montrent de nombreuses photos de leur mariage et de leur jeunesse : Kentaro me montre ses différents voyages (notamment en Angleterre) et Polina me dévoile son enfance à Krasnoyarsk dans des photos en noir et blanc prises par son papa. Son papa, Vladimir Datsyshen est à la tête du Département d’histoire mondiale de l’Institut des sciences humaines au sein de l’Université Fédérale de Sibérie. Il est spécialisé dans l’histoire de l’Asie et l’Afrique. Il a beaucoup travaillé sur l’histoire chinoise et japonaise et a même publié un livre sur l’histoire moderne du Japon. C’est en l’aidant dans son travail que Polina s’est mise à apprendre le japonais et à s’intéresser au Japon.

Le lendemain, samedi, c’est exceptionnellement jour de travail à TYK ! Nous prenons toutes les deux le train de bonne heure, pour rejoindre Tajimi. Les rayons du soleil réchauffe l’atmosphère fraiche de cette début de journée. Vingt minutes plus tard, nous voila arrivées et Polina récupère son vélo dans un parking à vélo juste à coté de la gare. En voila une bonne idée japonaise que les français devraient adopter ! En temps normal, Polina effectue le trajet gare-usine en vélo. mais aujourd’hui nous avons le temps et nous marchons tranquillement à pied pour rejoindre notre lieu de travail, effectuant une pause petit-déjeuner pendant le trajet. Je quitte Polina pour rejoindre le centre R&D en la remerciant chaleureusement pour cette soirée très sympathique et pleine de découvertes. Quel plaisir de me faire une nouvelle amie si gentille avec qui je peux échanger facilement. J’aurais voulu la rencontrer plus tôt ! Merci beaucoup Polina pour ces instants partagés avec toi et ta famille ! 

Copyright content.